1945

Les promesses de la croissance urbaine

Adegoke Taylor, 32 ans, colporteur maigre, solennel, au regard inquiet, partage avec trois autres jeunes hommes une pièce de 2,5 m x 3 m dans une ruelle d’Isale Eko, à une centaine de mètres du Third Mainland Bridge. Il est venu à Lagos en 1999, en provenance d’Ile-Oluji, ville yoruba du nord-est, distante d’environ 210 km. Il a en poche un diplôme d’ingénieur des mines d’une institution polytechnique et espérait faire carrière. À son arrivée, il est allé dans un club de juju, musique populaire influencée par les rythmes yoruba, et n’est pas rentré chez lui avant deux heures du matin. « Cette expérience m’a montré que j’avais maintenant une nouvelle vie ici », dit-il en anglais, lingua franca de Lagos. Il y avait tout le temps du monde partout et j’ai trouvé cela motivant. Au village, on n’est absolument pas libre, et c’est tous les jours le même train-train. » M. Taylor s’est vite rendu compte que les quelques postes du secteur minier décrits dans les petites annonces des journaux de Lagos ne lui étaient pas ouverts. « Si on n’a pas de relations, ce n’est pas facile; il y une foule de demandeurs et peu d’emplois », explique-t-il. « Si personne de bien placé ne dit : « je le connais, donne-lui du travail » c’est très difficile. Dans ce pays, si on n’appartient pas aux élites (il prononce « ilaïte »), c’est très, très dur, vous savez. ».

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