Le Courrier de l'UNESCO - Volume 2023, Issue 5, 2023

Né au xixe siècle, le terme de « route de la soie » renvoie à une réalité bien plus ancienne qui remonte aux premiers échanges entre la Chine et l’Empire romain. Au-delà de sa dimension purement marchande, cet ensemble de voies terrestres et maritimes, qui a permis la diffusion des idées, des connaissances et des religions, reste une source importante d’échanges et de coopération.

En 2014, l’inscription du site transfrontalier « Routes de la soie : le réseau de routes du corridor de Chang’an-Tian-shan » a marqué l’aboutissement d’un long processus de concertation internationale lancé dans les années 1990 pour sauvegarder ce patrimoine culturel unique. Espace d’échange, de dialogue et de coopération, ce bien en série qui s’étend sur près de 5 000 kilomètres relie aussi le passé au présent.

Comme l’a exprimé un jour Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse ! » En juin 2014, le Comité du patrimoine mondial a inscrit les Routes de la soie : le réseau de routes du corridor de Chang’an-Tian-shan sur la Liste du patrimoine mondial, lors de sa 38e session tenue à Doha, Qatar. Ce bien en série s’étend sur près de 5 000 km et comprend un total de 33 sites répartis dans trois pays : la Chine, le Kazakhstan et le Kirghizstan.

Terre de rencontres et d’échanges, l’Asie centrale a aussi connu des périodes de cloisonnement. L’Histoire des civilisations de l’Asie centrale montre qu’en dépit des barrières idéologiques, les liens historiques et culturels entre les peuples qui l’habitent tissent une identité propre à la région.

Nombreux sont les récits sur la « route de la soie » relatant les échanges entre la Chine ancienne et les autres pays, à travers les déserts d’Asie centrale ; mais peu connus sont les exploits maritimes qui, au service de l’activité commerciale ou de la vérité spirituelle, permirent ces mêmes échanges depuis plus de 2 000 ans.

Quelle idée les nouvelles générations vivant dans les pays traversés par les routes de la soie se font-elles de cet axe mythique ? Quelles représentations en ont-elles ? Par quoi leur curiosité est-elle aiguisée ? C’est pour recueillir leur vision que l’UNESCO a lancé en 2018 le concours international de photographie Regard de la jeunesse sur les routes de la soie.