Les décideurs politiques des pays les moins avancés sont sous pression pour transformer les marchés du carbone d’en approche viable permettant d’atteindre les objectifs de développement durable et une transformation structurelle à faible émission de carbone. D’où la question de savoir si et comment ces marchés peuvent à la fois relever les défis propres à ces pays et les aider à contribuer aux efforts mondiaux d’atténuer les changements climatiques. Le rapport fait état des résultats de la participation passée et actuelle des pays les moins avancés aux marchés du carbone et identifie les opportunités et les risques liés au cadre émergent des marchés du carbone dans le contexte de l’Accord de Paris. Afin de maximiser les avantages des marchés du carbone pour les pays les moins avancés, le rapport fournit des recommandations concrètes aux décideurs politiques et aux négociateurs climatiques des pays les moins avancés, ainsi qu’à leurs partenaires de développement.

Les PMA, qui portent la moindre responsabilité historique dans les changements climatiques, figurent au nombre des premières victimes de la crise climatique. Le rapport met en lumière les stratégies et politiques de développement que ces pays doivent mettre en œuvre pour atteindre les objectifs ambitieux auxquels ils se sont engagés, et les arbitrages délicats entre le respect de l'action climatique et la réalisation des engagements pris pour l’atteinte de leur droit au développement. Des acquis dont ils auront besoin pour naviguer entre les écueils de la conjoncture économique et d’un environnement international de plus en plus difficile. Le besoin d'une "transition énergétique juste" est particulièrement évident dans les PMA. Cependant, le rapport démontre qu'en dépit de cette dure réalité, le soutien international à l'adaptation et au développement durable des PMA est remarquablement en deçà des besoins, tant du point de vue du financement climatique que de l'accès aux technologies propres. Le rapport invite la communauté internationale à prendre en considération les contraintes institutionnelles et de capacité qui créent des possibilités de mauvaise adaptation dans les PMA et à renforcer l'assistance ciblée aux PMA en fonction de leur besoin de traitement spécial et différencié.

« Ce rapport souligne l'importance de l'investissement public pour les pays les moins avancés afin de répondre à leurs besoins à court terme. Il souligne l'importance d'un soutien global aux politiques de niveau méso pour le développement des capacités productives dans le contexte de la résolution des contraintes structurelles et du renforcement de la résilience de ces pays. Il met aussi en exergue que la communauté internationale devrait se rallier à l'appel à une plus grande solidarité et à un soutien international plus fort pour éviter la crise et renforcer la résilience à long terme en encourageant les capacités productives de ces pays. » — Lazarus McCarthy Chakwera, Président de la République du Malawi

Pour que les pays les moins avancés (PMA) progressent vers les objectifs de développement durable, ils doivent transformer la structure de leur économie. Ceci, à son tour, nécessite un esprit d’entreprise innovant. Le paysage entrepreneurial dans les PMA est dominé par les micro et petites entreprises ayant de faibles chances de survie et de croissance et peu d’innovation. Bien que les PMA fassent partie des chaînes de valeur mondiales, celles-ci n'offrent que des possibilités limitées de développement et de modernisation de l'esprit d'entreprise. La plupart des politiques et programmes d’entrepreneuriat des PMA visent la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et l’autonomisation des femmes et des jeunes. Pour que l’entrepreneuriat soit un moteur de la transformation structurelle, les politiques doivent cibler et soutenir les entreprises à fort potentiel.

La reclassification est le processus par lequel les pays les moins avancés (PMA) cessent d’être membres de la catégorie des PMA, en reconnaissance de leurs avancées en matière de développement. En principe, elle marque un passage d’une situation de dépendance à un plus grand degré d’autosuffisance et une sortie des pièges du développement qui assaillent les PMA. Cependant, la perte d’accès aux mesures internationales de soutien (MIS) liées au statut de PMA lors de la reclassification peut entraîner des coûts économiques importants, dont une perte estimée de 3 à 4 % des recettes d’exportation dans le cas des préférences commerciales. Au cours des 45 années écoulées depuis la création de la catégorie des PMA, seuls quatre pays ont quitté la catégorie des PMA ; et les projections du Rapport indiquent que l’objectif de la moitié des PMA reclassés d’ici 2020 a peu de chances d’être atteint. Cela reflète en partie l’insuffisance des MIS existantes. Les projections suggèrent également une modification fondamentale de la composition du groupe, qui, d’ici 2025, sera presque entièrement composé de pays africains et ne comprendra qu’une seule petite économie insulaire. Le rapport soutient que l’obtention du diplôme doit être considérée comme faisant partie d’un processus de développement plus long et plus large, et souligne la nécessité d’une « obtention du diplôme avec élan » – une approche qui va au-delà du respect des critères statistiques d’obtention du diplôme pour jeter les bases du développement futur.

2011 a été une année importante pour les pays les moins avancés (PMA). Du 9 au 13 mai, les chefs d’État et de Gouvernement et les représentants des États réunis à Istanbul pour la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés ont examiné les problèmes de développement propres à ces pays et les mesures qui les aideraient le mieux à parvenir à un développement accéléré, équitable et durable. À la fin de la Conférence, les États membres se sont engagés collectivement à renouveler et à renforcer le partenariat mondial pour le développement des PMA, et ont adopté un nouveau programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la decennia 2011-2020.

Ce rapport est la source la plus complète et fiable d’analyses et de données socioéconomiques sur les pays les moins avancés (PMA). Il s’adresse à un large public, y compris les pouvoirs publics, les décideurs, les chercheurs et tous ceux qui s’intéressent aux PMA est à la politique de développement. Cette édition évalue le caractère durable de la croissance économique dans les PMA, est examine dans quelle mesure cette croissance contribue à améliorer le niveau de vie des populations. Enfin, elle analyse le rôle des politiques de gestion de l'aide conduites par les bénéficiaires au niveau national.

Le présent Rapport est conçu comme un outil mis à la disposition des décideurs des pays les moins avancés (PMA) et de leurs partenaires de développement. Dans la première partie sont examinés l’évolution économique récente des PMA et les progrès accomplis par ces pays vers la réalisation des objectifs de développement quantitatifs énoncés dans le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 qui a été adopté à la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA (PMA III) tenue à Bruxelles en 2001. La deuxième partie porte sur le développement des capacités productives de ces pays. L’aperçu général résume les grandes lignes de l’argumentation à l’intention du lecteur pressé, puis les éléments de fond sur lesquels repose cette argumentation.