Revue du patrimoine mondial - Volume 2020, Issue 96, 2020

L’année 2020 devait être une « super année » en matière de décisions à prendre pour protéger la biodiversité de la planète. Des experts et des scientifiques du monde entier, ainsi que des représentants d’ONG et de nombreux gouvernements, procèdent en effet tous les 10 ans à un important examen conceptuel et analytique des résultats et des conclusions établis par les parties à la Convention sur la diversité biologique pour cette période. Cette année devait donc définir les politiques et stratégies à mettre en oeuvre jusqu’en 2030. L’objectif à long terme étant qu’en 2050, l’humanité vive en harmonie avec la nature. C’est du moins ce que l’on espère !

La marée monte rapidement. Des dizaines de milliers d’oiseaux de rivage se pressent sur les vasières exposées, s’éloignant toujours plus loin de la mer pour se masser sur les derniers mètres avant que la marée haute ne recouvre l’intégralité de la plage. Au premier plan se trouvent les vedettes du spectacle : parmi les bécasseaux variables, les pluviers et autres limicoles, on distingue un petit nombre d’oiseaux curieux et précieux, les minuscules bécasseaux spatules. Reconnaissables à leur bec en forme de cuillère et à un comportement alimentaire particulièrement nerveux, ils ne sont plus que quelques centaines d’individus à travers le monde. Soudain, toute la nuée s’envole, virevolte en un nuage éblouissant, puis file vers l’intérieur des terres et les zones de repos à marée haute, pour y attendre les heures nécessaires au reflux marin.

Situées entre les 37° et 50° parallèles sud, les Terres et mers australes françaises englobent les plus grandes des rares terres émergées du sud de l’océan Indien, comprenant l’archipel Crozet, les îles Kerguelen et les îles Saint-Paul et Amsterdam. Ces territoires font partie des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), une collectivité française d’outremer créée en 1955 qui exerce en ces lieux des missions de souveraineté, de préservation de l’environnement, de soutien à la recherche et d’encadrement d’une pêche durable. En 2019, ces îles, ainsi que leur zone maritime protégée, qui constituent la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, sont devenues le 50e site marin inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.

La Réserve de faune du Dja (RFD) est la seule aire protégée du Cameroun jouissant d’un triple statut : réserve de faune, réserve de biosphère et site du patrimoine mondial. Ces trois statuts confèrent au Dja une certaine particularité et le soumettent de fait au respect des exigences du Programme sur l’homme et la biosphère (MAB) et de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, ou Convention du patrimoine mondial.

La biodiversité est le tissu vivant de notre planète. Elle est à la base du bien-être humain présent et futur, et son déclin rapide menace aussi bien la nature que les hommes. Selon le premier rapport intergouvernemental sur la biodiversité mondiale publié en 2019 par la plateforme intergouvernementale scientifique-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), les principaux facteurs mondiaux de perte de biodiversité sont le changement climatique, les espèces envahissantes, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution et l’urbanisation. Il convient de s’attaquer simultanément aux facteurs directs et indirects, tels que les valeurs et les comportements sociaux, afin de mettre un terme à l’érosion de la biodiversité.

La décennie qui s’annonce inaugure une période sans précédent pour la communauté de la conservation, et même pour le monde entier. De nouveaux objectifs de sauvegarde du milieu naturel indispensable au maintien de la vie sur Terre vont être définis, grâce à l’élaboration d’un Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, qui sera adopté en octobre lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité. Cette année, nous verrons l’histoire se dérouler sous nos yeux. Car ce que nous ferons dans les 10 à 20 prochaines années fixera sans nul doute le cours de l’humanité et de la planète pour les générations à venir.

Des incendies sans précédent se déclarent dans le Pantanal, menaçant de nombreuses espèces menacées et l’écosystème de grande valeur. Le fonds d’intervention d’urgence, une initiative conjointe de l’UNESCO et de Fauna and Flora International (FFI), soutient les activités de lutte contre les incendies dans la réserve de la biosphère du Pantanal afin d’empêcher les incendies de se propager jusqu’au site du patrimoine mondial de la zone de conservation du Pantanal.

La Directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay, a condamné vivement l’assassinat de 2 employés de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) perpétré le 17 septembre 2020 au niveau du poste de Adusa à l’entrée de la Réserve de faune à okapis, bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en République démocratique du Congo.

Avec le soutien du fonds #SOSAfricanHeritage de la Commission allemande pour l’UNESCO, sept sites du patrimoine mondial de cinq pays d’Afrique de l’Est ont reçu des subventions pour aider à surmonter les effets de la pandémie COVID-19 sur la gestion et la conservation.