Occupation, fragmentation et pauvreté en Cisjordanie
Abstract
Divers contrôles imposés sous l’occupation freinent le développement économique des zones A et B de Cisjordanie. Parmi ceux-ci figurent l’interdiction d’importer certaines technologies et certains intrants dans le cadre du système de liste à double usage, ainsi qu’une multitude de restrictions, notamment en matière de mobilité, qui gonflent les coûts de production et compromettent la compétitivité des producteurs palestiniens sur les marchés intérieur et extérieur. Si les zones économiques spéciales en Chine et dans d’autres pays ont contribué de manière significative à leurs économies et sont considérées comme positives, le classement de certaines parties de la Cisjordanie en zone C produit l’effet inverse : au lieu d’ouvrir, il entraîne des restrictions et, au lieu de contribuer à l’économie, il entrave et freine son potentiel. La zone C joue ainsi un rôle apparenté à une « zone économique défavorable » qui freine l’investissement au lieu de promouvoir une activité économique plus importante. Cette étude quantifie l’impact de la part relative de la zone C dans les localités palestiniennes sur le bien-être des ménages, mesuré par les dépenses. L’exercice d’estimation utilise deux ensembles de données transversales portant sur 457 localités dans 10 gouvernorats. L’exercice révèle que plus la part de la zone C dans une localité est importante, plus l’impact négatif sur les dépenses totales des ménages est important. L’ampleur de cet effet négatif est toutefois hétérogène et varie selon les gouvernorats de Cisjordanie. L’étude complète des études précédentes et conclut que la réduction des restrictions dans la zone C à des niveaux similaires à ceux des zones A et B, comme étape nécessaire, mais non suffisante, vers la fin de l’occupation, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, pourrait augmenter considérablement les dépenses totales des ménages palestiniens, jusqu’à 200 % dans certaines localités, et contribuer à réduire considérablement la pauvreté dans une grande partie du territoire palestinien occupé.


